Skip links

L’entreprise résiliente

L'entreprise résiliente

Attendre que la crise passe était le mot d’ordre de toutes entreprises. Or, une crise, aujourd’hui, on ne la voit plus venir.
La pandémie, l’inflation, la guerre, tous ces mots que nous n’utilisions quasiment plus depuis quelques années, reviennent sur le devant de la scène bien plus régulièrement que nous le voudrions.
Et les entreprises doivent s’adapter, elles doivent être résilientes. La résilience est une force qui permet de faire face aux différents changements du monde.
Elle permet également de s’adapter aux mouvements du marché qui lui même doit s’adapter aux besoins des clients et des collaborateurs avant tout, or ces besoins changent et évoluent.

D’ailleurs, le dernier rapport Gartner est très clair, “2020 Strategic Road Map for Business Continuity Management”, les entreprises résilientes sont considérées comme flexibles et capables de se transformer de manière durable.
Et être une entreprise résiliente, c’est être une entreprise en perpétuelle renaissance :
“Les organisations résilientes sont celles qui rebondissent et prospèrent après une perturbation des activités, car elles résistent aux impacts de la perturbation (grâce à une bonne gestion des risques), et sont adaptables, flexibles et durables face à la situation.
La réaction, la reprise et la contingence constituent la fondation de la résilience.”

Or dans un contexte particulièrement empreint de questionnements et d’incertitudes au quotidien, devenir une entreprise résiliente s’avère vital pour la survie de celle-ci.

Qu’est-ce qu’une entreprise résiliente ?

La résilience

Selon le professeur Gary Hamel de la London Business School, la résilience organisationnelle ne consiste pas à répondre à des crises ponctuelles, mais à anticiper les tendances importantes et à s’y adapter en permanence. Ainsi, l’un des points fondamentaux de la capacité de résilience d’une organisation est sa capacité à réduire le temps d’adaptation au changement.
En d’autres termes, cela raccourcit le temps de rejet. Plus une organisation s’accroche à son mode de fonctionnement et ignore les signes avant-coureurs du changement, plus le changement sera brutal et impromptu (ce qui arrivera tôt ou tard).

Toujours selon Gary Hamel, les trois clés qui rendent cela possible sont :

  • Les dirigeants et les managers doivent mettre en place des processus de suivi pour anticiper le changement dès le début. (visites de laboratoires, interaction avec les jeunes générations ou observation attentive des clients finaux…)
  • Les managers doivent permettre aux opinions minoritaires de s’exprimer librement au sein de leurs équipes, même s’ils remettent en cause l’ordre établi. Cela nécessite de créer un environnement particulièrement de confiance.
  • D’une manière générale, toutes les parties prenantes de l’entreprise doivent accepter la disparition inéluctable de la stratégie au fur et à mesure qu’elle devient banale ou est supplantée par des pratiques plus innovantes.

A travers ces trois points, toute une culture de l’innovation doit s’installer au sein de l’entreprise. Même si parfois, certains d’entre eux sont profondément ancrés dans la tradition.

En conclusion, une entreprise résiliente, c’est une organisation capable de s’adapter aux changements et aux défis du marché, qui est en mesure de s’adapter aux nouvelles technologies et aux nouvelles demandes des consommateurs. Elle doit également être capable de s’adapter à des situations difficiles ou inattendues et de prendre des décisions stratégiques pour s’assurer que l’entreprise reste viable et prospère.

Les 3 sous dimensions de la résilience

La résilience en entreprise est souvent une réflexion après coup, une conséquence, une condition, proche de « Nous avons survécu ». Cependant, il est plus mobilisateur de la penser comme un processus ressource plutôt qu’un méta-processus qui apporte de la cohérence aux trois sous-processus qui l’alimentent. Nous pourrions définir les 3 sous dimensions de la sorte :
  • La résilience organisationnelle : Elle se réfère à la capacité d’une organisation à faire face aux chocs, aux perturbations et aux crises, en maintenant ses activités essentielles et en adaptant sa structure et ses processus pour répondre aux nouvelles conditions. La résilience organisationnelle implique souvent la mise en place de plans d’urgence, l’identification des risques, l’adaptation aux changements environnementaux, la formation du personnel et la mise en place de systèmes de gestion de crise efficaces.
  • La résilience collective : Elle se rapporte à la capacité d’une communauté, d’une société ou d’un groupe à faire face aux crises et à se remettre d’un événement traumatique. La résilience collective implique souvent la mobilisation des ressources communautaires, la collaboration et la coopération entre les membres de la communauté, l’engagement civique et la capacité à faire face aux défis ensemble.
  • La résilience individuelle : Elle se réfère à la capacité d’une personne à surmonter les difficultés et à s’adapter aux changements dans sa vie. La résilience individuelle implique souvent la capacité à faire face aux défis avec optimisme, à apprendre de l’expérience, à gérer les émotions et à développer une perspective positive sur la vie. La résilience individuelle peut également être renforcée par la présence de relations positives et de soutien social.

Comment devenir une entreprise résiliente ?

Marie Noéline Sinapin a dirigé une étude appelé “Les entreprises et les suites de la crise Covid-19 : un nouveau modèle d’organisation entre efficacité et résilience” et durant laquelle elle a parfaitement résumé la résilience en entreprise en expliquant que ces dernières devront devenir plus proactives en renforçant leur agilité de manière à être plus à même de saisir les nouvelles opportunités. Afin de favoriser leur capacité de résilience, il faut se baser sur six leviers principaux.

Les 6 leviers pour devenir résilient

  1. Approche responsable et durable : une entreprise socialement responsable qui applique la norme ISO 26000 s’assure que son organisation et son fonctionnement prennent en compte les impacts sociaux, environnementaux et économiques. Un cercle vertueux de durabilité et de responsabilité sociale peut améliorer directement la résilience de l’ensemble de l’écosystème d’affaires.
  2. Augmentation de la sensibilisation aux risques : Les entreprises doivent travailler avec tous les acteurs, y compris les fournisseurs et les prestataires logistiques, pour identifier les risques potentiels et les plans d’action correspondants. Cela offre une transparence totale à toutes les parties impliquées et se prépare à toutes les éventualités. L’élaboration de plan d’action avec analyse de scénarios est un avantage car ils limitent les effets de la catastrophe sur l’entreprise.
  3. Amélioration de sa capacité d’adaptation : Pour une meilleure survie à une crise majeure, il est important d’être capable d’évaluer les moyens par lesquels une entreprise peut proposer les meilleurs services ou produits à leurs clients en fonction de leurs nouveaux besoins. Toute cette nouvelle manière de présenter son produit doit être en parfaite harmonie avec l’impact et les risques environnementaux.
  4. Protection de la main-d’œuvre : Tous les travailleurs de la chaîne d’approvisionnement jouent un rôle essentiel dans le succès de l’entreprise et il est impératif de prendre soin d’eux. Que nous parlions de fournisseurs, d’indépendants ou de partenaires ; tout le monde a besoin de se sentir soutenu. Cela peut être réalisé en veillant à ce que les collaborateurs soient en bonne santé physique et mentale.
  5. Adaptation à l’innovation numérique : Au moment de la crise sanitaire due au COVID, la digitalisation est devenue une affaire prioritaire. Avec les confinements à répétition, les entreprises digitalisées ont eu un avantage concurrentiel important sur les entreprises encore loin de la numérisation de leur affaire. La capacité à l’adaptation aux nouveaux modèles entrepreneuriaux est la clé d’une productivité sur le long terme.
  6. Développement de l’autonomie : Pour être productives, les équipes doivent être autonomes et s’épanouir dans un environnement qui favorise la diffusion de l’information et la prise de décision. L’autonomie est une compétence essentielle qui doit être constamment développée. La capacité collective à prendre de meilleures décisions doit être renforcée par la mise en place de moments d’échange permettant aux collaborateurs de partager expériences, protocoles et résultats.

Cultiver la résilience

Une fois les bases de la résilience mise en place, il faut se concentrer sur comment cultiver la résilience en entreprise.
Pour ce faire, prenons les trois horizons de temps d’une crise, avant, pendant et après et combinons les aux trois dimensions de la résilience, l’organisation, le collectif et l’individuel.
Pour inscrire le cheminement dans la durée, nous devons nous concentrer à travailler les moments de la crise :

  • AVANT : Exercice et entraînement à des situations de crises inédites pour entretenir la capacité à la résilience.
  • PENDANT : L’organisation agit pendant la crise
  • APRÈS : Capitalisation et renforcement à travers l’expérience vécue, travail analytique nécessaire.

Dans la même dynamique, il est essentiel de rester particulièrement vigilant à l’équilibre entre l’organisation, le collectif et l’individuel. Prendre en compte de manière approfondie ces trois dimensions, permet de rendre l’ensemble plus fort et déterminé dans l’après crise. En cas de négligence de l’une d’entre elles, tout l’équilibre peut s’écrouler et alors compromettre l’entreprise résiliente.

En conclusion de notre article sur l’entreprise résiliente, je vous cite Nizar SAID, CEO Fondateur de Groupe ELAN qui aborde le sujet de l’entreprise résiliente et la définit comme telle :
“Entreprise résiliente, c’est égal à une entreprise qui sait s’adapter. S’adapter aux tendances et aux besoins du marché, s’adapter aux besoins des clients et des collaborateurs, s’adapter aux inattendus du marché : une crise, une guerre, une pénurie… S’adapter aux nouvelles technologies, s’adapter aux innovations, s’adapter à la concurrence, voilà ce que représente aujourd’hui une entreprise résiliente.”

Retrouvez toutes nos actualités sur notre page LinkedIn